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21 mai 2017

Albert Hennequin (1884-1967)

Albert Hennequin, portrait (1)
Albert Hennequin, avant 1910

 

 

Albert Hennequin

poète et critique littéraire

1884-1967

 

 

Je reprends - et complète - la matière d'un article que j'ai créé pour une encyclopédie en ligne.

________________

 

Albert Hennequin ou Albert-F. Hennequin (1884-1967) est un poète et critique littéraire français.

 

Biographie

Fernand Marie Albert Hennequin est né le 18 mai 1884 à Poitiers.

Il a pour père Louis Narcisse Hennequin, âgé de trente-et-un ans à la naissance de son fils, adjudant au 33e régiment d'Artillerie à Poitiers ; et pour mère Célestine Bert, âgée de dix-neuf ans (1).

Lycée à Poitiers. Étudiant en lettres, en 1904 (2).

Appartenant à la classe 1904, il est ajourné en 1905 et 1906 et déclaré "bon" en 1907. Il est incorporé au 32e régiment d'Infanterie à Châtellerault le 16 octobre 1907, mais réformé le 21 du même mois. N'ayant pas dix jours de "présence sous les drapeaux", il n'obtient même pas le "certificat de bonne conduite". Sa réforme est justifiée médicalement par une "tuberculose pulmonaire (2).

caserne de Laage, Châtellerault
Albert Hennequin est resté moins de dix jours dans cette caserne en 1907

 

Albert Hennequin, portrait (2)
Albert Hennequin, avant 1910

 

Le 3 novembre 1906, il se marie avec Jeanne Catherine Hélène Rapnouil, aux Lèches, en Dordogne (1).

Albert Hennequin a été répétiteur aux lycées de Poitiers (3),  de Meaux (4). Puis professeur au lycée Michelet à Vanves (5).

En 1967, il habite à Vanves au n° 16 de l'avenue Victor-Hugo (6).

Albert Hennequin meurt le 8 août 1967, à Vanves (7). Il est retraité de l'Éducation nationale.

acte de décès Albert Hennequin
acte de décès d'Albert Hennequin, 8 août 1967

 

Vanves Hennquin (1)
Vanves, 16 av. Victor-Hugo où habitait Albert Hennequin

 

Vanves Hennquin (2)
Vanves, 16 av. Victor-Hugo où habitait Albert Hennequin

 

Vanves Hennquin (3)
Vanves, 16 av. Victor-Hugo où habitait Albert Hennequin

 

 

L'œuvre littéraire

Selon Charles-Emmanuel Curinier, dans la Revue moderne des arts et de la vie, Albert Hennequin "était encore sur les bancs du lycée lorsqu'il écrivit ses premiers poèmes" (8). Les débuts poétiques de l'âge adulte sont jugés diversement.

Il ne trouve d'ailleurs pas facilement éditeur comme en témoigne la préface au volume regroupant la Viole d'ébène et Rythmes, en 1907 :

  • "Ces recueils épuisés, je voulus les réunir, suivis de vers plus récents. Je croyais mes sacrifices pécuniaires terminés. Or, le manuscrit m'est revenu de chez Alphonse Lemerre accompagné d'un rapport de son comité de lecture, fort élogieux, du reste, où après les mots «originalité» et «artiste raffiné», il est dit que je ne mérite pas l'édition pour avoir fait rimer des pluriels avec des singuliers (valait-il mieux alambiquer ma pensée ou en exprimer tout le contraire ?) et pour avoir commis le huatus : «tu es» (sans doute moins euphonique que «tué» ou «tu hais»). Hé bien ! je serai une fois de plus moi-même mon éditeur !" (15).

On a parfois rangé les écrits d'Albert Hennequin sous la rubrique d'une "savoureuse poésie de terroir" (9), parce qu'elle s'attache à des lieux. Mais cela n'en fait pas une poésie simpliste. Dans la Revue savoisienne, on y voit un mélange des "influences du Parnasse et du Symbolisme" (10).

La Brise revue littéraire
La Brise, revue littéraire, Brive, janvier 1913

Albert-F. Hennequin a collaboré à La Brise, revue littéraire qui paraissait à Brive (Corrèze) et dans laquelle l'écrivain Francis Carco fit paraître ses premiers essais lyriques (11).

Il est également collaborateur littéraire de la revue Limoges illustré, au Mercure de France, à La Plume, La Vie, Le Beffroi, Le Divan, Poésie, La Revue des poètes, La Revue littéraire de Paris et de Champagne, Le Soc, Le Penseur, Poesia, La Revue du Bas-Poitou, les Cahiers de Mécislas Golberg (12), encore, à la Revue moderne des arts et de la vie, dirigée par Charles-Emmanuel Curinier (8).

Limoges illustré 1er mai 1915
Limoges illustré, 1er mai 1915

Revue Moderne des arts et de la vie, 1921
Revue Moderne des arts et de la vie, janvier 1921

Il fut lauréat du concours Andrevetan de poésie, organisé par l'Académie florimontane, en 1912. Lauréat du Prix Émile Zola en 1916, et du Prix Théodore-Véron en 1920, décernés tous deux par la Société des Gens de Lettres (8) (13). Il appartient d'ailleurs lui-même à cette Société où ses parrains ont été Henri de Régnier et André Foulon de Vaulx (8).

Le célèbre journal culturel Comœdia, sous la plume d'André Foulon de Vaulx, dresse un portait du poète, alors âgé de quarante ans. Pour lui, il s'agit de :

«l'un de nos plus délicats paysagistes en vers. Il n'est pas un froid descriptif, mais un peintre de la nature des plus sensibles et des plus vrais. Sans parler de quelques essais de jeunesse, il faut citer trois recueils : La viole d'ébène, La terre poitevine et La hotte des simples. La plupart de ses poèmes sont des tableautins campagnards d'un art attentif et fin, d'un métier sûr.
L'auteur a trouvé des mots très justes, des vers très expressifs et évocateurs pour dire les bois mouillés par les averses d'octobre, la langueur de la forêt agonisante, l'effeuillaison des taillis décolorés et aussi la neige des vergers au printemps, les ruisseaux obstrués de cressons ou la fraîcheur des sentiers où pointent les fraises. Son œuvre sent tour à tour la mousse humide, la luzerne fauchée. certains de ses poèmes, dont la mesure est en parfait accord avec les paysages sobres et tempérés de son pays seraient dignes de figurer dans une anthologie à côté des poèmes charentais d'André Lemoyne.
M. Albert Hennequin aime la netteté, la précision ; sa manière est probe et soigneuse ; le Poitou a trouvé en lui un chantre ému, sincère et pénétrant» (14).

 

La Terre poitevine couv 

 

Publications

Poésie

  • La Plainte sur la grève, poème, 1902.
  • Le Dit de la folle fille, poème libre, 1904.
  • La viole d'ébène, poèmes, 1899-1904, préface de Stuart Merrill, Niort, 1904.
  • Rhythmes, 1906.
  • À l'Aiguail, poésies, 1908.
  • La terre poitevine, éd. Georges Crès, 1912.
  • À Mélusine, 1918.
  • La Hotte de Simples, 1920.
  • Bucoliques françaises, xxx
  • Douce France, 1946.
  • Mon bon chien, poème, 1948.
  • À la vesprée, 1968.
  • Choix de poésies, 1969.

Critique littéraire

 

Notes

1 - État civil de Poitiers, naissances de l'année 1984, archives départementales de la Vienne.
2 - Registre matricule militaire, classe 1904, n° 1391, archives départementales de la Vienne.
3 - Cf. Journal officiel de la République française. Lois et décrets, 11 septembre 1920, p. 13316.
4 - Revue savoisienne, 1913, p. 207.
5 - Annuaire général des lettres, 1933, p. 899.
6 - BnF, catalogue général.
7 - Acte de décès, état civil, mairie de Vanves (copie reçue en réponse à ma demande ; la date de décès d'Albert Hennequin était jusqu'alors inconnue).
8 - Revue moderne des arts et de la vie, 30 janvier 1921, p. 23-24.
9 - Édouard Michaud, Limoges illustré, 15 avril 1910, p. 3364.
10 - "Étude sur les concours de poésie de l'académie florimontane de 1873 à 1913", G. Martin, professeur agrégé au lycée Berthollet à Annecy, Revue savoisienne, 1913, p. 147.
11 - La Revue limousine : revue régionale illustrée, 1er octobre 1926, p. 151 : "C'était en 1907. Francis Carco avait alors dix-huit ans. Charmante époque. Nous avions alors comme collaborateurs à La Brise, Henri Bachelin, qui fut prix Vie Heureuse, Hélène Seguin, prix Femina, Paul Géraldy, Joseph Ageorges, Albert Hennequin, etc."
12 - Cf. Mécislas Golberg.
13 - Le Temps, 20 décembre 1920.
14 - Comœdia, 13 mars 1925, p. 2.
15 - Cité par Jean Ott, La Revue septentrionale : organe des Rosati et des sociétés savantes, artistiques et littéraires du Nord de la France, 5 janvier 1908, p. 15.

 

Liens

 

 

________________

 

Brochure de Gaston Strarbach sur A. Hennequin

 

Gaston Strarbach, Albert Hennequin, brochure (1)

Gaston Strarbach, Albert Hennequin, brochure (2)

Gaston Strarbach, Albert Hennequin, brochure (3)

Gaston Strarbach, Albert Hennequin, brochure (4)

Gaston Strarbach, Albert Hennequin, brochure (5)

Gaston Strarbach, Albert Hennequin, brochure (6)

Gaston Strarbach, Albert Hennequin, brochure (7)

 

 

 

________________

 

Textes

 

À Rollinat

Je t'évoque, hagard, prunelles toutes grandes,
Vêtant la limousine en bure du Berry,
Ô Rollinat, clavier de nerfs et cœur aigri,
Baudelairien tragique égaré dans les brandes.

Lorsqu'enfin, secouant l'emprise des névroses,
Tu revins en plein air muser par les sillons,
Tu n'aperçus qu'abîme et qu'apparitions
Dans la nature qui t'ouvrait ses halliers roses.

Ta vie entière ayant ruminé cette mort,
Emmuré du linceul d'un désespoir farouche,
De ta femme au tombeau tu t'en fus vers la couche.

Du jour où te la prit la violence du sort.
- Paysan, gai pêcheur de la ta Creuse jolie ;
Tous les frissons d'horreur en rythmes de folie !

Albert-F. Hennequin
Limoges-Illustré, 15 février 1906, p. 2047

 

* Maurice Rollinat, 1846-1903

 

Maurice Rollinat (1)     Maurice Rollinat (2)
Maurice Rollinat (1846-1903)                                            Maurice Rollinat (1846-1903)

 

 

Ballade

en guise de merci

Car le poète seul peut tutoyer les rois
J.-M. de Hérédia

En lisant la triple ballade,
Plus d'un, de Dôle à Bergerac,
Pensa : "Grands Dieux, quel estomac
A l'auteur ! Est-il pas malade
D'avoir bu trop de vieux Cognac
Pour consacrer si gente aubade
Au los d'un obscur camarade".
Cher poète Gaston Strarbach.

Pégase qui rue et gambade
Et me cause plus d'un couac
Me ballotte comme au ressac
Galères vides en la rade.
Je tremble qu'en plein... dans le lac
M'envoyant d'une pétarade,
Il n'interrompe ma charade,
Cher poète Gaston Strarbach.

Adonc, hamonieux Pylade,
Comme les extrayant d'un sac,
Ces horribles rimes en ac
Je les assemble en enfilade.
Mais de t'imiter j'ai le trac.
Et tu diras d'un ton maussade :
"Pouah ! quelle indigeste salade !"
Cher poète Gaston Strarbach.

              Envoi
Prince des vers d'or et de jade,
Avec tous mes mercis en vrac
Reçois ma mauvaise balade,
Cher poète Gaston Strarbach.

 

Limoges illustré, 15 octobre 1911

* au sujet de Gaston Strarbach

 

 

________________

 

Documents

 

Aux morts de 1914 Albert Hennequin (2)
Le Livre d'Or des héros et des braves
de la Défense nationale, n° 15, 16 décembre 1914

 

Aux morts de 1914 Albert Hennequin (1)
Aux morts de 1914, Albert Hennequin, décembre 1914

 

 

Michel Renard
professeur d'histoire

 

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Commentaires
P
Un oubli dans les publications : Rhythmes, 1906, avec au seuil du recueil un portrait en pied (la même photo est insérée dans la deuxième édition de La Viole d'ébène (Léon Vannier, 1907). Fière moustache !
Répondre
C
Merci pour la re découverte de ce grand homme...
Répondre
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